En quelques années Kalymnos est devenu
le centre du monde de l'escalade. Cette petite île grecque qui fait face à la
Turquie accueille avec bienveillance et intérêt les grimpeurs du monde
entier. La municipalité et les
nombreux équipeurs font de gros efforts en direction de l'équipement des
falaises (~40 sites, >1000 voies), de la sécurité (équipement neuf et serré),
du balisage (bornes sur la route, sentiers de couleur, nom et cotation au pied
des voies). Le dernier topo
d'Aris Theodoropoulos est disponible partout
(dans n'importe quel magasin!). Il coûte 35 euros mais il est très bien fait et
contient de magnifiques photos. Son seul défaut c'est qu'avant même sa sortie il
est déjà périmé à cause des perpétuelles nouvelles ouvertures.
Amateurs
de bars à grimpeurs polyglottes, vous trouverez votre bonheur
là-bas. Anglais, américains, allemands, canadiens, italiens, hollandais,
espagnols, russes, tchèques, asiatiques ou même grecs, le petit monde de
l'escalade s'y donne rendez-vous. Des jeunes crades avec de gros bras tatoués
dans les dévers aux vieux retraités anglais de la trad school sur les dalles, en
passant par les fans des défilés de mode prana pavanant au bar plutôt qu'en
falaise.
Personnellement les communautés en général et celles de
grimpeurs en particulier c'est pas mon truc, et j'avais un peu peur que le
touriste à Kalymnos soit un peu trop stéréotypé à mon goût. En fait, à part
sur les sites d'escalade surfréquentés, on n'est vraiment pas obligé de passer
son temps avec des troupeaux ne vivant que pour la grimpe, on peut même être
quasiment seul si on veut.
Au mois de mai, pas encore de touristes
"normaux" comme dit le taxi-man. Il n'y a que des grimpeurs. Seule la partie
ouest de l'île (Myrties, Masouri, Armeos, Arginonta) est occupée, et en journée
seuls les sites d'escalade le matin et la plage principale de Masouri
l'après-midi. Ailleurs on est tranquille, en particulier sur l'îlot de Telendos,
désert à cette époque.
Pourquoi viennent-ils tous ici? Je me posais
vraiment cette question avant de comprendre en allant sur place : les falaises
et les voies sont une invitation a grimper, l'escalade sur ces impressionnantes
concressions calcaires est un vrai plaisir. Ne connaissant pas l'escalade sur
colonnes, j'étais plutôt méfiant, et j'ai été ravi! Le soleil, la mer, la
cuisine grecque et la gentillesse des habitants, un cocktail qui complète le
tableau. Ajoutons encore le panorama, les odeurs de thym beaucoup plus
prononcées que dans le midi, les chèvres surprises dans les grottes et on achève
de planter le décor.
Pour les secteurs, on n'a evidemment pas eu le temps
de tout voir en 10 jours de grimpe. On a plutôt privilégié les sites majeurs,
qui sont surfréquentés mais on comprend pourquoi : Odissey, Spartacus, Panorama,
Afternoon, Grande Grotta, Arhi, Ghost Kitchen, Kasteli. Des voies majeures
pour tous les niveaux (4 a 8), des prises incroyables et une excellente ambiance
avec beaucoup d'encouragements dans toutes les langues.
Je conseille
Kalymnos à tous les alsaciens qui en ont marre d'arquer sur des réglettes (moi
personnellement j'adore mais je comprends que ça puisse lasser). Et ceux qui ont
l'habitude de faire des gros dévers, en salle ou au Brotsch, seront agréablement
surpris par l'ergonomie des bacs et des colonnes grecs. Un régal qui permet
parfois de tenir 35m en dévers sans (trop) se fatiguer.
Pour accéder aux différents secteurs, on loue un scooter pour
2, il y a de nombreuses locations dans Masouri. Ca coûte entre 7 et 10 euros par
jour.
Depuis l'Alsace, on a de la chance, c'est facile d'accès en
haute saison (de mai a octobre). C'est même plus court que de descendre dans le
midi. Evidemment l'avion c'est plus polluant... Au départ de l'aéroport de Bâle, on peut aller directement jusqu'à
l'île de Kos en 3h de vol. On laisse vite cette grosse île plate aux longues
plages de sable pleine d'allemands amateurs de bronzette. Direction
Mastihari pour le "ferry" vers Kalymnos, qui en 40 minutes nous mène à Pothia,
capitale de Kalymnos. Attention aux conditions de mer car le ferry ne part pas
s'il y a gros temps. C'est valable aussi au retour, et là on peut rater son
avion!
Ensuite, le bus ou un taxi nous amène à notre réservation, un
studio avec kitchenette trouvé sur le web du côté de Masouri. Il y en a plein partout vers Masouri, au centre,
près de la plage, des commerces et de certains secteurs d'escalade: Studio Artemis, Sakis studio,
Irene's studio, Kokkinidis.
D'autres sont plus excentrés : Melina's apartment, apollonia studios, Panormitis, Stefanos climbing house. Un studio
pour 2 avec kitchenette coute enre 15 et 20 euros par nuit.
Pour les
restaurants, ils sont nombreux, bons et pas chers (entre 5 et 8 euros pour plat
principal). Je conseille particulièrement l'énorme salade Mermizeli du
Kokkinidis, resto qu'on ne peut pas louper au centre de Masouri où Rita vous
accueille très chaleureusement et le Tsopanakos (le berger), excentré sous la
Grande Grotta avec une excellente cuisine traditionnelle. Sinon les "souvlakis
me pita" (brochettes dans du pain grec sauce tzatziki) sont parfaits pour
vraiment pas cher (<3 euros). En revanche, les mini-markets sont chers, et
ça vaut plus le coup d'aller au resto que de se faire à manger dans sa
kitchenette.
Le budget total pour 2 semaines pour 2 personnes avoisine
les 1500 euros.
Autre
sélection de voies et topo en ligne : http://www.rockfax.com/databases/graded.php?area=10 L'intérêt
sont les commentaires sur les voies laissés par les internautes mais ce ne sont
pas toujours les mêmes cotations que sur le topo officiel!