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© Escalade Alsace
Yann Corby

Plate éthique, l'Histoire...



Texte : Freddy


2 ans

  Oui, deux ans… C’est à peu de choses près le temps qui s’est écoulé entre la genèse du projet au fond de mon crâne et sa réalisation dans sa version la plus longue (et la plus courte aussi, d’ailleurs).

  Début 2010, un post a été ouvert sur le forum concernant « Ta plus belle croix en 2009 ». Je sais déjà quoi répondre pour l’année prochaine. Sans conteste, Plate éthique sera ma plus belle croix de l’année de par l’engagement que j’y ai mis : nettoyage, brossage, jardinage (!!), entretien, consolidation de certaines prises, les essais malgré la neige, malgré le soleil aussi (vive les plats bouillants !), mais également à cause de la difficulté. 7c trav, ce n’est pas énorme pour autant. Mais demandez à un bloqueur de se lancer dans une voie de 60 mouvements, vous verrez bien la tête qu’il va faire !
  Une immersion quasi-totale, par moments… A tel point que ç'en est presque devenu un "trip", d’aller taper des essais dedans.

  Plate éthique, c’est le royaume du tendu. Soixante mouvements : deux réglettes, quarante à cinquante plats pleine main plus ou moins tenables, le reste de prises correctes voir bonnes, mais toujours en tendu.
  Plate éthique, c’est la trav’ où tout va mal. Plus les prises de mains sont mauvaises, plus les pieds sont inexistants. Plus les prises de mains sont bonnes, plus les pieds sont énormes, mais plus ils sont hauts. A tel point que quand on tient enfin des bacs, on a les pieds tout juste 50cm en-dessous.
  Plate éthique, c’est le truc ingérable au niveau de la météo. Les prises de pieds sèchent très lentement alors que le haut du bloc est ingrimpable s’il est exposé au soleil.
  Plate éthique, c’est des galets de pieds qui pètent quand on s’y attend le moins (déjà qu’ils n’étaient pas nombreux au départ…).
  Plate éthique, c’est le grain du LBF. Un gros grain qui découpe bien la peau. Avec plein de petits galets pointus qui te rentrent dans les paumes.
  Plate éthique, c’est… un peu comme mon bébé…



Genèse d’un projet

  Mi-mars 2008, je m’explose ma poulie (A4, annulaire MG).

  Je profite de l’arrêt forcé consécutif à ce « désagrément » pour prospecter un peu au hasard de mes promenades. Forcément, je furète au Laurenzo pour voir si quelque vague projet potentiel ne serait pas passé sous le nez de Fred Abel, Yann Corby ou Thomas Wendling… Au détour de la tanière, je vois cette pointe évidente qui appelle les grimpeurs de toutes ses forces.

  Evidemment, remonter vers Croque Jordan en partant de l’éperon ne présenterait pas un grand intérêt. Un bloc en 6 de plus… (qui, je l’apprendrai un peu après, à déjà été réalisé quelques années auparavant)
  Partir de la pointe pour remonter vers la gauche ? Pas franchement engageant non plus : trop de bonnes prises, trop de ce qui ressemble à des bacs, mais pas forcément bien placés pour autant. Escalade désagréable en perspective…
  Quelques mètres plus loin, c’est un tapis de mousse qui couvre toute la partie basse du bloc et pas de prises de pieds autres que de petits galets péteux. Rien de moins engageant. Par contre, la section un peu plus loin paraît prometteuse, concernant les prises de mains : des plats. « Plats d’chez plats », ces plats. Je me croirais presque revenu en forêt Bellifontaine ! Et arrivé au bout de la rampe, l’évidence s’impose : il y a un départ assis sur l’angle, donnant un éclairage nouveau au projet. Au lieu de remonter la rampe, il faut la descendre, contourner l’éperon et remonter ensuite vers Croque Jordan… Ligne atypique ; préhensions atypiques pour la région ; la trav la plus longue du LBF. Peut-être même la plus dure ?

  L’autre avantage d’être arrêté pour blessure, c’est que ça laisse du temps pour sortir la brosse métallique et l’huile de coude…

  Quelques semaines plus tard, je mets mes neuf doigts dedans (la poulie n’étant toujours pas opérationnelle).
  Je ne comprends rien : crispé sur toutes les prises, un mal de chien à trouver des pieds dignes de ce nom, tétanisé au bout de trois mouvements. Le moins que l’on puisse dire, c'est que ce n’est pas facile. Je défriche tout de même les méthodes d’une poignée de mouvements, avec l’aide d’un autre grimpeur (dont j’ai hélas oublié le nom…).

  Voyant que cela paraît possible, je quémande un peu d’aide autour de moi pour sikater quelques galets de pieds (merci Laurenzo !).



Stand by…

  Juin 2008, ma poulie me rattrape. C’est parti pour la traversée du désert. Des galères dans tous les sens, à n’en plus finir. Je laisse complètement tomber le projet, pour un très long moment, mais il reste tapis dans un coin de ma tête…



I’ll be back !

  Après plus d’un an de galères, je recommence enfin à grimper. Quelques mois plus tard, le niveau revenant, je me reprends à penser à cette traversée.

  Novembre 2009, il est temps de faire le siège pour trouver les méthodes : une grosse séance pour travailler ce qui me paraît être la section dure de la trav (en gros, les 10m avant l’éperon). Connaissant ma conti légendaire, je vais jusqu’à me filmer et faire un montage grossier pour pouvoir mémoriser les séquences : du temps de gagner sur l’apprentissage des méthodes…
  Le défrichage des méthodes permet également de révéler une faiblesse importante du projet : à l’approche de l’éperon, il est plus que logique de se relever et de se reposer. Et à ce moment là, on est déjà aux trois quarts rétabli. Adieu la ligne pure, il faudra conventionner l’itinéraire pour interdire ce repos bidon. Grosse déception.
  Mais heureusement, il y a un point de sortie plus qu’évident juste avant cette section, que j’avais totalement négligé jusqu’à présent. « Mise entropique », une pièce majeure, est née (ou du moins, à ce moment là : « est en gestation »).




  L’automne s’installant, les conditions sont rarement présentes pour y retourner. Quelques nouvelles blessures (dont une à l’épaule gauche dont on entendra parler plus tard) et une grippe manifestement « cochonne » plus loin, l’hiver s’installe et le projet repasse plus ou moins au second plan.



Le doigt dans l’engrenage…


  Mardi 9 Février. ENFIN une journée où l’on peut grimper dehors, depuis le temps que je n’ai pas touché autre chose que de la résine !
  Direction le LBF, accompagné de Yann. On grimpe au petit bonheur la chance, entre les plaques de neige qui restent après les chutes des semaines passées. Ambiance frigidaire : -2°C.
  Mais la collante est là. Du coup, je repense à tous ces plats qui n’attendent que moi. Essais à l’arrache au-dessus des tas de neige (30 bons centimètres accumulés à certains endroits), et c’est prometteur !
  Retour à la maison, bien motivé pour les jours qui suivent… Mais il se remet à neiger dans la nuit de mardi à mercredi. Quinze bons centimètres… C’est mort pour quelques temps.

Obsession

  Les jours qui suivirent apportèrent chacun leur lot de neige. Vacances obligent, l’envie de grimper dehors se faisait de plus en plus forte. L’envie « d’essayer mon projet », en fait…
  Arrivé au week-end, l’envie était tellement pressante, que j’ai un peu craqué et me suis lancé dans une entreprise on ne peut plus incertaine…





  Ce qui suit est la retranscription de tous les mails que j’ai envoyés à Yann à partir du Dimanche 14 Février. Un à la suite de chaque jour où j’ai consacré du temps à ce projet.
  Ce n’est pas forcément toujours très captivant puisqu’au départ je ne me doutais pas que je raconterai une telle histoire (je n’imaginais pas l’importance de l’engrenage !!), mais je vous invite par là à partager un peu de ma folie… (attention, c’est très long !)






Close to madness ?
Dimanche 14/02/10

Hello,

  J’ai un peu « pété un câble »…
  Hier, j’ai couru acheter une tête de balai à poils raides.
  Aujourd’hui, 12h, je suis prêt, habillé pour affronter le froid, lorsqu’un doute me prend : j’ai des pneus-neige, certes, mais affronter la route du LBF avec 10cm de neige, certainement tassée, avec un joli petit « ravin » à côté… Glurps…
  Tant pis, je saute dans la voiture. Solution de rechange : j’irai en passant par Hultehouse (la partie de la route en forêt est alors quasiment plate).
  40 min plus tard, me v’là sur le parking du LBF (et j’ai vraiment bien fait de passer par Hultehouse !!) : 10 cm de poudreuse. C’est parti.



  J’ai passé 2h à brosser la neige sur toute la première partie de la trav (ce qui sera « Mise entropique ») en dégageant le sommet sur une bande de 1 mètre, en gros (un peu plus dans la partie basse, pour essayer de limiter les éventuels ruissellements sur les prises). C’est nickel, là. Reste à espérer qu’il ne reneigera pas avant que je retourne en Moselle, mardi……
  J’en ai profité pour brosser la rando des familles. Top conditions, s’il n’y avait pas la neige au pied qui rend toute chute vraiment casse-gueule.
  15h30 : retour au bercail (je n’ai pas grimpé, aujourd’hui. Mais j’ai fait 1h de vélo en regardant les deux premières parties de « Psyche » : très sympa !).

To be continued,
Fred



Close to madness – Part 2
Lundi 15/02/10

… j’suis vert…

  Réveil en fanfare ce matin pour entendre mon radioréveil m’annoncer : « Soyez prudents sur la route, il neige sur le Bas-Rhin… »
  Super…

  Il neigeote, en fait. 12h : je décide d’y aller tout de même, pour rebrosser le tout. Arrivé sur place : 2 cm.
  Brossage.
  C’est bcp plus humide que hier (normal, la t°c est montée de 2-3°C : -1°C) … Fait ch……
  Je sors la métallique tout de même pour nettoyer le début : c’est vraiment moyen, surtout que le grès est déjà tendre/pas stable…….
  J’ai à peine posé la brosse… qu’il recommence à neiger !

  Qu’à cela ne tienne, je déplie le crash, le coince entre les deux blocs, sors les chaussons et essaie le tout début de la trav.
  Un galet pété plus loin (rien de gênant, heureusement) et qqes crises de nerfs à brosser-les-flocons-et-ne-pas-avoir-le-temps-de-poffer-qu’il-y-en-a-de-nouveau-plein-sur-les-plats, verdict :
  Si les 5-6 premiers mouv’ sont « physiques » mais faciles, il y a en fait un pu…. de problème pour rejoindre le bac depuis lequel je suis parti quand on était ensemble. Je n’me souvenais plus de ce « détail »… !
  Ça fait toujours, évidemment, mais c’est nettement plus dur que prévu, du coup. D’autant plus que le bac en question, je croyais pouvoir me reposer un peu dessus… Tu parles !!

  P’têt’ bien que rien que la première partie de la trav (= Mise entropique) c’est déjà 7c ou au moins un gros, gros 7b+. Faudra vraiment mettre des essais pour se rendre compte…

  Bon, ben avec tout ça, j’arrête les frais : marre de brosser pour rien. En plus, la t°c va encore monter dans les jours à venir… Je rentre demain dans l’après-midi en Moselle.

A+
Fred

PS : montage des Raven en cours. Devrait être fini avant que je ne parte.



Really close to madness – Part 3
Mardi 16/02/10

Re,

……’l est obstiné, le garçon…

  Suite à mon mail de hier soir, je me suis mis à mon dernier jeu sur le PC, un peu dégouté par la météo. Deux heures plus tard, j’ai « re-pété » un câble :
  « Va chier, j’y retourne demain. Et pour éviter le problème de température, je me pointe là-bas à 10h pétantes ! »
  J’ai même poussé le vice à téléphoner à un collègue pour récupérer des bâches en plastique pour « protéger » les chaussons de la neige, en cas de chutes (ça a posé pas mal de problèmes, hier).

  Je me couche, la motivation chevillée au corps…
  Réveil à 7h00, je me prépare. Il y a bien un peu de brouillard, mais ça va le faire…
  Dans la foulée, je réencode le test des Raven, après avoir constaté qqes erreurs dans le montage.

  9h : je mets le nez dehors, prêt à décoller……….. C’est mort : le brouillard est givrant


  Je suis maudit, avec cette trav : à chaque fois que je veux y aller pour grimper vraiment, je choisis le jour avec les pires conditions météo (sauf quand on était ensemble)…
  Bon ben, cette fois, c’est vraiment cassos en Moselle…

A+
Fred



  Re-blessure à mon doigt entre temps, arrêt complet pendant 2 semaines puis reprise « plus ou moins en douceur »…



Close to madness – Part 4 & 5
Samedi 06/03/10

…………

Part 4 :

  Réveil ce matin : il a neigé 10cm pdt la nuit, comme partout en Alsace, sûrement.
  10h. Assis devant mon PC, je jette un œil dehors et n’hésite que 2s : le soleil pointe son nez. C’est le moment d’aller brosser le bloc, avant que la neige ne se mette à fondre.


  Passage par Hultehouse, « comme d’hab », maintenant. Je me lance, ma tête de balai à la main, et la caméra qui filme derrière moi.
  Quelques flocons qui tombent encore de temps en temps… Pas grave, j’aurai peut-être une très fine couche à balayer demain.

  Arrive le moment de remballer, et là… tempête de neige ! (enfin presque…)
  Bon, ben c’est pas grave, on remettra ça demain.

  Retour à Saverne, pendant lequel j’ai tout le plaisir de constater à quel point je suis maudit : bonnes grosses chutes de neiges en Moselle, jusqu’à Stambach / Saverne : ciel bleu (ou presque………).
  Arrivée à la maison, 14h. Il est temps de manger… (et de poster des trucs sur le site )



Part 5 : (héhé…)

  15h20 : ciel bien-bien bleu, même au loin vers l’ouest. Tant pis pour l’heure, j’y retourne !!!!!
  Et là, désillusion. J’aurais jamais dû brosser en n'étant pas sûr qu’il ne neigerait plus derrière. Le peu de soleil qu’il y avait et le rocher restituant la chaleur emmagasinée ces derniers jours à fait fondre la neige qui est tombé vers 13h… ça dégouline de partout, mode « pataugeoire » ON !...

  J’SUIS MAUDIIIIIIIIIIIIIIIIIIIT…
  Maintenant, ça ne sera sûrement plus grimpable avant mardi ou mercredi. Et tu peux être sûr que ces jours là, les conditions seront au top, alors que je ne pourrai pas y retourner avant jeudi, et donc il va flotter jeudi……….


A+ et bon courage pour ta classe de neige,
Fred



Close to madness – Part 6
Dimanche 07/03/10

Coucou…

  Comme il fallait s’y attendre, j’y suis retourné ce Dimanche, équipé de 3 bâches en plastique + mon crash, « juste au cas où c’est grimpable ».
  Et c’était grimpable !!!!!!! Le rocher était en conditions comme c’est pas possible. Ça m’a permis de me rendre compte qu’en fait, le début n’est vraiment pas dur (sauf le mouv avant le « repos »). Cette impression devait être due à un gros manque de collante, la dernière fois.
  Par contre, le hic a été que :
  1. Ciel parfaitement bleu, ok, mais vent glacial !
  2. Pas d’échauffement ou presque
  3. -2°C, encore
  4. Les bâches, c’est bien dans la théorie, mais dans la pratique, c’est vraiment galère et pas top……
  Résultat : l’onglée dès que je dépassais 6 mouvements / les chaussons à peu près trempés après 2 essais.
  En plus, je ne bougeais plus dans la suite de la trav. Le manque d’entrainement commence à se faire sentir, je crois.

  Du coup, je suis rentré « la queue entre les jambes »… Et j’ai failli faire une sortie de route dans la poudreuse dans la forêt ! (pourtant je ne roulais pas trop vite. Mais la neige avait fondu par endroit avec le soleil, donc verglas au fond de l’ornière dès que ça repassait à l’ombre).
  Tout ça m’a bien refroidi. « Fini les conneries, je vais faire comme tout le monde et attendre des conditions plus clémentes… »


3h plus tard : « … Sauf que… »

  Sauf que plutôt que de jouer avec des bâches dont la mise en place me laisse le temps de refroidir, j’ai peut-être une autre option : échauffement à la maison (mais ça veut dire utiliser la poutre : même si mon doigt a l’air de bien se comporter, c’est moyen) / trajet en voiture avec le chauffage à fond (attendre tout de même qqes jours que la route soit en meilleures conditions !) / arrivée sur place avec 4 paires de chaussons (voire plus, il faut que je fasse l’inventaire) pour autant d’essais. Dans le tas, j’ai 2 paires de miuras faites pour la perf…

  Bon, ben toujours aussi obstiné, le garçon…

A+
Fred

PS : 2 galets pétés (dont un qui trône chez moi, maintenant )… et ceux là ils servaient… Rien de critique pourtant, j’ai à chaque fois trouvé une solution de rechange pour pas plus dur.



Close to madness – Part 7
Mercredi 10/03/10

Aujourd’hui, pas de grimpe.

Mais j’y suis retourné pour :
  1. Voir si la route était praticable malgré le verglas qui s’est installé un peu partout
  2. Faire un essai avec l’enduit pour consolider les prises : une prise de talon de la trav est très, très friable. Il faut que je vois si le produit est viable pour la renforcer après (au moins celle-là)
Demain, il est sensé neiger. Si ça s’arrête avant 15h, tu te doutes bien de ce qui va se passer…
Vendredi, je suis dessus, peut-être avec Cyrille.

A+
Fred



Close to madness – Part 8
Jeudi 11/03/10

Bloc brossé. En cours de séchage…



Close to madness – Part 9
Vendredi 12/03/10

  Bon, ben… c’est pas pour tout de suite !

  Premiers vrais essais aujourd’hui, dans des conditions plus que respectables si on excepte les 10cm de neige aux pieds du bloc. Et ben c’est dur ! La première partie toute seule (= Mise entropique) pourrait déjà bien flirter avec le 7c trav. Non seulement c’est dur, mais en plus, le grain des prises de pied n’est pas stable à bcp d’endroits clés, ce qui rend la chose aléatoire. Au niveau des prises de main, ça s’est à peu près stabilisé grâce à la magnésie, heureusement.

  A mon grand désarroi, j’ai pété un galet important… J’ai trouvé une solution de rechange, mais sur le long terme, ça pètera sûrement aussi. J’ai récupéré le galet qui a sauté (déjà renforcé avant au sika par Laurenzo) : tu penses qu’on peut le recoller/rerenforcer+++ ??????
  Et comme ils annoncent de la neige pour demain matin, j’ai laissé tomber le coup d’enduit sur les prises qui en ont besoin (24h de séchage nécessaires). En plus, certaines des prises concernées voyaient une rigole de neige fondue passer juste dessus ou à qqes cm…


To be continued… dans un certain temps, car je subodore que le temps va être pourri pdt un moment.
Tiens-moi au jus quand tu seras rentré.

A+
Fred



Close to madness – Part 10
Samedi 13/03/10

  Contrairement à mes habitudes et malgré des courbatures déjà bien marquées au réveil, j’y suis retourné en début d’après-midi, voulant profiter de la collante qui persistait. En plus, avec qqes degrés de plus, je me suis dit que ça m’éviterait de choper l’onglée en cours d’essai. Sauf que…

  Sauf qu'avec qqes degrés de plus, c’est surtout la neige qui restait sur le bloc qui s’est mise à fondre ! Les « bacs » de fin étaient trempés de flotte, une prise de talon voyait passer une rigole 3 cm à côté d’elle et, à mon grand désarroi, une autre rigole passait EXACTEMENT sur LA prise crochetante au milieu d’une zone plate, la transformant en baignoire : 2 cm d’eau juste là où je mets les doigts.



  Conséquence : je me suis fait architecte. J’ai tenté la construction d’une « digue » avec des mouchoirs, sensée dévier le ruissellement ailleurs. « Sensée » parce qu’elle n’a pas franchement été efficace.
Première tentative d’édifice, impecc’ pdt 10 min. Après, ça a été le déluge. Modification de l’ouvrage, je repars dedans et le temps que j’arrive jusqu’à la prise, je me suis retrouvé à patauger… Je passe tout de même mais tombe deux mouvements plus loin (v. § suivant). Du coup, j’ai lâché l’affaire et suis rentré tout de suite.

  Pour l’instant, je tombe systématiquement au premier crux : le ramené MG sur plats infâmes, ou le mouvement juste après. Le truc qui me fait enrager à chaque fois, c’est que je ne tombe pas parce que je suis pété, mais parce que je n’arrive pas à garder ce pu…. de pied droit sur le plat.


Le ramené main gauche, dans le 1er crux


  Sinon, là, je n’ai plus de peau au bout des doigts de la main gauche (c’est un peu dans le même état que TL dans la vidéo de Raven Tor), j’ai un joli petit trou au milieu de la paume gauche (une saleté de galet pointu qui rentre dedans, toujours au même endroit. Le pire, c’est que je n’ai pas réussi à trouver sur quelle prise je me fais ça………. !!), la paume droite est bien râpée en deux endroits, j’ai mal aux grands dorsaux comme c’est pas permis (coooooooool !!), mais j’ai aussi bien mal à mon épaule gauche (moins cool ).
Concernant mon doigt : en tendu, je ne sens rien mais en arquée, ça me gêne.


  Et toi, bien rentré ? En un seul morceau ? Ils vous en ont fait voir de toutes les couleurs ??

A+
Fred


PS : A retenir : c’est bcp plus facile de rouler sur une route enneigée+verglacée que sur une route de neige fondante (j’ai vu passer le tas de bois de très près !)



Close to madness – Part 11
Mardi 16/03/10

Premier jour sans flotte, visite éclair pour :
  1. Constater l’absence de neige presque partout (notamment au sol !)
  2. Enduire quelques prises (deux seulement, les autres n’était pas assez sèches).
J’y retourne demain pour les mêmes raisons, je pense…



Close to madness – Part 12
Mercredi 17/03/10

  Ce matin, 9h, chargement exceptionnel de la bagnole avant d’aller au taf : stockage des vêtements et chaussures « qui ne craignent rien », et du sac avec pinceaux, enduit, brosses…

  15h : sortie du taf. Je saute dans la caisse et direction le lbf pour consolider 4 prises en plus. Il y en a encore qqes-unes qui mériteraient d’être consolidées, mais soit elles ne sont pas sèches, soit j’ai un peu peur que l’enduit les rende moins adhérentes et qu’elles deviennent trop glissantes pour pouvoir les utiliser après….. (déjà là, il y a une prise de pied où je ne suis pas sûr de ne pas regretter d’en avoir mis :-s ). Il faudra voir à l’usage (malgré mes tests, je n’ai toujours pas grimpé sur des prises enduites. On verra ça de plus près demain…).

…J’ai hâte d’y être…… gnarfgnarfgnarf !

A demain soir
Fred



Close to madness – Part 13
Jeudi 18/03/10

Héhé… « 13 »…
Bon chiffre, ça !

… Mais ça n’a pas suffit
Pourtant j’avais mis le maximum de chances de mon côté en me forçant notamment à faire un p’tit déj aux pâtes ! (et dieu sait que j’avais pas envie, ce matin…)

Le hic :
  1. Je suis pas assez fort (ou plutôt pas assez résistant)
  2. 15°C… Non mais je rêve… C’est une grosse blague… RENDEZ-MOI MAIS -2°C !!!!!!!!!!!
  Bon, plus sérieusement, c’était plus que grimpable, c’est clair. Mais avec des températures plus hautes, ça va commencer à devenir dur, quand même, sur les plats.

  Aujourd’hui, le premier essai a été le meilleur : j’ai passé le premier crux (celui avec mon pu…. de pied droit qui glisse) et suis tombé - j’ai lâché l’affaire, en fait - au 30e mouv sur les 40 à faire avec mes méthodes.
  Petit souci à prévoir pour la suite : le 30e mouv, c’est LE mouvement facile avant… le 2e crux !! (plats de merde et pieds inexistants au programme). Tu vas te foutre de moi quand tu vas voir lequel c’est : le ramené MG à 54’’ dans la vidéo…


Le ramené main gauche, juste avant le 2nd crux...


  Sinon, j’ai refait mon trou à la paume gauche... Et là, je n’ai vraiment plus de peau aux bouts des doigts. Pour les deux mains, cette fois ! Ha, et puis petit raffinement : comme il faisait chaud, j’ai « enlevé le haut », du coup, j’ai les avant-bras bien râpés aussi.
C’est bôôôô, l’escalade, non ??

A+
Fred

PS : concernant l’enduit, ça fait bien. Visuellement, c’est un peu la loterie, mais dans l’ensemble ça ne se voit pas trop, sauf sur des prises enduites alors qu’elles étaient encore humides : là, ça a tendance à devenir blanc. Mais je ne suis pas sûr que ce soit seulement lié à l’humidité… En tous cas, c’est efficace, c’est le plus important !



Close to madness – Part 14
Mercredi 24/03/10

  Nouveaux essais, aujourd’hui. Comme d’hab, le premier a été le meilleur. Ça avance : je suis rentré dans le 2e crux, aujourd’hui… (2 mouv’ en plus)
  Par contre, la suite est vraiment extrême, dans l’enchainement. Les pieds sont vraiment trop petits et glissants (saletés de galets… ! Il y en a un qui est en train de me découper mon chausson droit, d’ailleurs…).
  Ce qui est aussi frustrant, c’est de voir à quel point c’est extrême dans l’enchainement et à quel point ça « randonne » (sauf au niveau des pieds) quand j’essaie juste la section.

  Chose inattendue, je crois que j’ai trouvé un repos potable entre le 1er et le 2e crux ! Pourtant, on m’aurait dit avant qu’il y avait un repos là, je ne l’aurais pas cru…

  Là, je crois que je vais devoir faire une pause pdt un certain temps : les doigts, c’est la cata
  A force de les user, je suis même allé jusqu’au sang pour l’un d’eux (et je parle bien d’usure, pas de coupure !).

La suite au prochain rdv (semaine prochaine, peut-être, sauf si… On verra.)


PS : Au fait, j’ai fait la sortie de Plate éthique, aujourd’hui : tu avais raison, c’est très facile, en fin de compte. Autour de 6a ou 6b bloc, je pense. Par contre, dans l’enchainement, ça risque d’être critique quand même… Même s’il y a un bon repos juste avant.
Dommage, la version longue ne sera pas bcp plus dure…

En espérant qu’elle garde quand même de son intérêt !



Close to madness – Part 15
Vendredi 02/04/10

Putain-les-BOOOOUUUUUUULESssss………

100m !! Tu te rends compte !?? A 100 METRES du parking, il s’est mis à flotter !
J’deviens fou…
J’suis parti 30min trop tard….




 Quelques heures plus tard, le même jour :


J’suis dégouté : il ne pleut plus depuis que je suis rentré, mais :
  1. 16h passé
  2. Ça doit être glauque, de toute façon. Sur les plats, ça pardonne pas………

Chienne de vie…




In the madness – Part 16
Mardi 06/04/10

    « Mise entropique », 7b+ trav, FA le 06/04/10 !


  Réveil « en douceur » ce matin. Pas trop la forme, mais bien motivé quand même.
  Normalement, le programme, c’était « p’tit déj’ aux pâtes ». Mais finalement, j’ai renoncé (on se demande bien pourquoi, hein ?!? ).

  2-3h de PC plus tard, il est temps de se chauffer. Oui, « de se chauffer », pas de « partir grimper ». Autant garder les habitudes qui marchent : échauff’ à la maison, même s’il fait bon dehors. Comme ça, j’y vais exclusivement pour mon projet et ça me permet d’être en « immersion totale ». En plus, avec « Furious Angel » qui tourne en boucle sur le baladeur mp3, c’est à la limite de la transe.

  Arrivée sur place : c’est sec de chez sec (bcp de vent) mais le soleil inonde les plats : c’est encore raisonnable, en cette saison, mais pas franchement plaisant.

  Le rituel se met en branle :
Mise en place de la bâche sous le premier crux (au cas où), du crash, de la paillasse au départ…
Fin d’échauff’ en faisant le tout début de la trav, jusqu’au premier « repos ».
Retour du mp3 sur les oreilles, brossage exhaustif (et en rythme !) de toutes les prises et marquage à la magn. Marquage indispensable, d’ailleurs, car les plats sont tellement mauvais par endroits que je me suis déjà retrouvé dans l’enchainement à hésiter 5 ou 10s entre deux plats infâmes pour rien : « C’est là ? C’est pas là ? C’est tellement pourri, ça doit pas être ça !?… Ben si, ça peut pas être ailleurs……… ».
Retour le cul sur la paillasse au départ, mise des chaussons.
Le tempo toujours dans les oreilles, la concentration est à son comble.
Arrêt de la musique, effeuillage du haut à manches longues, je sors la magn’ liquide.
Une fois fin prêt, je prends quelques secondes pour profiter du silence et me replier dans ma bulle. J’ai toujours la musique en tête, ce qui donne un côté un peu irréel à l’ensemble : le calme avant la tempête…
Placement du pied gauche, puis le droit. Les doigts viennent trouver leurs galets.
Dernière inspiration…
Décollage…

  Le premier crux passe, mais pas sans « dégats » : la fameuse zipette du pied droit est de retour. Heureusement, je ne suis pas tombé.
  Arrivé au 2e « repos », il s’avère qu’il est nettement plus utilisable que prévu. Je peux même délayer deux fois chaque bras avant de repartir (quel luxe !).
  Deuxième crux : ça couine, mais ça passe ! Le pied droit à tenu !!!!!!



  J’ai essayé la suite : nouveau problème. Ce qui devait être un « méga repos » est en fait totalement critique :
  • Premier souci : pour l’instant, je sors de Mise entropique tellement pété que je n’arrive pas à faire les mouv’ à la con sur les bacs qui permettent de rejoindre ce… « repos »…
  • Deuxième souci : ben, le repos, il est pas bon… En tous cas, pas avec mon niveau actuel ! Les prises sont pourtant bonnes, mais les pieds sont trop mal placés : je n’arrive pas à verrouiller la position (pourtant il semblait y avoir tout ce qu’il fallait…)

  Reste qu’après ce « repos » (… ), il y a encore « Délivrance » à faire (la remontée en 6a+ sur les plats) : intrinsèquement, c’est de la rando, mais avec déjà une quinzaine de mètres de plats pleines mains dans les « bras » et sans repos digne de ce nom, la préhension devient totalement extrême à tenir !


  Bon, on verra ça jeudi, normalement (pas de pluie annoncée). De toutes façons, si ça doit faire, ce sera au moral, pas au physique



In the madness – Part 17
Jeudi 08/04/10

Bon… ben c’est vraiment, vraiment dur !

  Aujourd’hui, réveil réglé à 7h, je me réveil à… 6h20
  Temps nuageux, pas de soleil du tout, mais pas de pluie non plus. L’option « matin » s’est d’ailleurs révélée être une bonne idée puisque du coup, j’ai profité de vrais conditions de saison : une dizaine de degrés, avec un bon p’tit vent froid. J’en voudrais à chaque séance, des conditions comme celles-là !

Pour aujourd’hui : 2 essais.

  Le premier a encore été le meilleur (je ne sais même plus pourquoi je précise !) : « Mise entropique » + 3 mouvements…
  Ça avance, mais je suis encore tombé sur les bacs ! En fait, j’ai zippé des deux mains au moment de descendre le pied gauche. Faut dire qu’avec la position à la con dans laquelle je suis à ce moment-là, j’ai pas franchement l’impression d’avoir des bacs en mains... Du coup, j’ai fait un « plat dos » (sans gravité : que de la terre en dessous & chute de… arff… 30-40 bons cm ! C’est haut, hein ?? ) et j’ai surtout les deux mains qui ont raclé dans le même temps sur 20 ou 30 cm !! Résultat : brouté comme jamais (je sais, j’avais déjà dit ça la dernière fois. Et bien là, c’est encore pire ! ). Je me suis obligé à finir tout de même. Du moins j’ai essayé : arrêts tous les 3 mouvements, environ, tellement j’étais caisse.

La position juste avant le plat dos...


  C’est quand même dommage car dans cet essai, j’étais vraiment super bien jusqu’au 37e mouvement : pas de sensation de lactique, ça avançait bien ! Mais au 38e (le mouvement juste après la fin du 2e crux), c’est monté d’un coup. Arrivé au 44-45e (= la chute), c’était devenu une horreur sans nom…


  30min ou 1h de repos plus tard (pas de montre), j’ai tout de même tapé un autre essai : j’ai lâché l’affaire au « jeté du talon » avant le 2e repos (celui qui est potable, au 29e mouvement). C’est con mais, psychologiquement, il est super dur ce « jeté de talon »… Le pire, c’est que c’est vraiment juste psycho... (non pas qu’il fasse peur, loin s’en faut. Mais moralement, je suis déjà tellement entamé quand j’y arrive que l’idée de transférer d’un coup sec tout le poids du corps, ben…)

  Là aussi, je suis reparti dedans (après qqes secondes de repos, tout de même) et suis allé au bout… en chutant un nombre incalculable de fois…
  Pour dire à quel point j’ai fini explosé : la dernière prise de la trav’ est une énôôôrme bacasse (un trou en-veux-tu-en-voilà) : on est à ce moment-là en position bien verticale, debout sur les pieds. Presque pas de poids sur les mains, mais j’ai quand même dû me motiver comme un malade pour faire le mouvement de réta sans me casser la gueule !


  Au bout du compte, j’ai encore usé un doigt jusqu’au sang et je suis brouté comme un dingue sur tous les autres doigts. Les seuls qui ont survécu, ce sont les pouces.
  Si je n’avais pas déjà le nom de la trav depuis 2 ans, je serais vraiment tenté de la nommer « guerre d’usure » ! (v. pièce jointe ; mais c’est dingue comme ça ne ressort pas bien, en photo. Vu-de-mes-yeux-vu : c’est rose bonbon au bout des doigts )
  Ce qui est d’enfer, c’est qu’avec ma capacité de récup flamboyante, je me retrouve à devoir faire une voie de « rési extrêmement longue » de 60 mouvements.
  Je pense donc que je vais me mettre à l’entrainement de rési façon Pierrot : cochon pendu sur la poutre, avec une chaise pour soulager les pieds, et vas-y que j’y reste le plus longtemps possible… (je vais peut-être le modifier pour le transformer en travail de la capacité de récup, ce serait nettement plus utile, je crois).
  Mais vu les problèmes de derme que j’ai, je crois que je n’irai pas dedans pdt un petit moment (d’où aussi l’idée de me mettre sur la poutre)…

A+
Fred


PS : Au fait, j’avais pris un mètre avec moi, ce matin.



In the madness – Part 18
Vendredi 09/04/10

Je suis passé en coup de vent aujourd'hui, juste avant de partir en Moselle.
J'ai enduit une grosse partie du plat de l’éperon. Sur ce coup, c'est "quitte ou double" : il n'était pas complètement sec, je ne sais pas comment ça va se comporter...
En espérant que personne ne pose les mains dessus d'ici demain après-midi. Je constaterai les "dégâts" mardi ou mercredi.



In the madness – Part 19
Jeudi 15/04/10

… In the « déprime » serait plus exact, aujourd’hui

  En vrac, et ce malgré des conditions plus que très respectables :
  • J’ai accumulé bcp trop de fatigue, ces derniers temps
  • Pas la niaque…
  • Un tout petit bout de grès est parti qqes mm juste au-dessus du fameux pied critique dont je t’avais déjà parlé (celui que j’utilise en remplacement du galet renforcé qui a pété). Ça craint…
  • Ma douleur dans le dos est en passe de revenir (le truc qui avait nécessité que je me fasse remettre en place. Enfin la première fois que j’ai été remis en place cette année… )…
  • Pour couronner le tout : pas moyen de se concentrer sur la trav. J’étais obnubilé par ma douleur aux côtes à la place : mauvais plomb lundi (en salle, en plus) ; je me suis fait sécher comme un malade. Résultat : je crois bien que j’ai une côte fêlée ! Je vais chez le toubib demain pour voir à faire une radio.

C’est la loooose…

Seul point positif de la journée : l’enduit sur la pointe s’est révélé efficace : ça sèche plus vite / invisible / le grain tient la route, maintenant.
C’est toujours ça de pris…


PS : Et j’ai oublié le gâteau sous la cerise :

  Les feuilles commencent à pousser sur les arbres.
CCL : si je dois m’arrêter 2-4 semaines, j’aurai alors droit à des conditions de merde. Trop chaud & séchage très long à cause des feuillages…

C’est l’bonheur…



In the madness – Part 20
Jeudi 22/04/10

Il fait beau depuis Dimanche… pas une goutte.
Les conditions sont absolument monstrueuses et je ne peux pas grimper à cause de ma côte

Lot de consolation : j’ai du coup pu en profiter pour enduire les deux dernières prises qui étaient encore friables. Un saut hier après le taf pour brosser la magn’ qui trainait dessus (des petits malins qui ont essayé de remonter en partant de l’éperon. Ils ne sont pas allés bien loin si j’en juge par l’endroit où les traces de magn’ s’arrêtaient mais ils ont tartiné comme des malades… ), un autre ce soir pour badigeonner tout ça.

Stand by, maintenant…



In the madness – Part 21
Jeudi 29/04/10

  Journée « correction de copies », aujourd’hui. Bizarrement, je n’ai pas résisté à l’envie d’aller me défouler sur ma trav après ça !

  Et ce qui devait arriver arriva : j’ai pété le fameux galet de pied…
  Dans la foulée, j’ai pété celui juste à côté, que je comptais utiliser en remplacement…
  Mais au bout du compte, ça passe toujours. C’est un peu moins classe et un peu moins rapide, mais pas plus dur. C’est toujours ça…

  Sinon, le repos forcé des deux semaines passées commence à se faire sentir. En plus, j’y suis allé en milieu d’après-midi, par grand soleil : les plats poissaient vite sous la main !
  Une chose est certaine, en tous cas : les essais le soir, ce ne sera pas possible ! Toute la sortie prend le soleil à partir de 15-16h. Dans l’enchainement, ce sera intenable. ’Me reste plus qu’à faire des sorties matinales ! Levé : 6h ; 8h sur les blocs… A partir de ce we, c’est bon (cf. changement des horaires).

  Ma côtelette va bien : elle ne m’a pas gênée du tout. Par contre, je ne suis pas prêt de pouvoir refaire des séances d’abdos : impossible de faire travailler l’oblique gauche pour l’instant.

To be continued



In the madness – Part 22
Mardi 04/05/10

    … Ça va faire.

 Conditions idéales, aujourd’hui. Et ce malgré ce que laissait présager la météo : Gros nuages gris toute la journée. La combinaison de rêve : pas de soleil + bcp de vent pour sécher ce qui a flotté hier et cette nuit.

 Sorti du taf (-> 17h. Vive le changement d’heure au lbf !), j’ai prié pour qu’il ne flotte pas dans les 2h et ça a tenu (ric rac : j’ai fini sous la flotte !)

 Rituel habituel (musique, brossage, fin d’échauff’, marquage des prises…).
 Au premier essai, je zippe du pied à la fin de Mise entropique (grrr…). Je repars après une vingtaine de secondes et je tombe… en zippant du pied ( !!)… à 2 mouvements de la sortie !

 Surmotivé pour retaper un vrai essai derrière, je commence à me reposer quand soudain s’invite la pluie… Du coup, je suis reparti nettement plus tôt que prévu, sans avoir fait la moindre récup' active. Evidemment, c’était moins bon qu’au premier essai, mais pour une fois, je suis tombé dans le 2e crux, et pas avant. Et devine quoi ? Je suis tombé… en zippant du pied ! ( Aaaaaaaaaaahhhhh ! )


 Sinon, « grande » nouvelle : j’ai enfin trouvé la (pseudo) position de repos au niveau de l’éperon ! C’est pas l’extase, mais ça va aider.

A+
Fred


PS : … PUTAIN, ÇA VA FAIRE !!!!

PPS : Et pour couronner le tout, je suis en train de me faire une petite séance de rési sur la poutre !

PPPS : …PUTAIN-ÇA-VA-FAIRE !!!!!!!!!!!!



In the madness – Part 23
Samedi 15/05/10

 11 jours…
 11 jours sans mettre les doigts dans mon projet…
 11 jours à ronger mon frein, à prier pour voir une éclaircie durable se pointer au milieu de cette météo pourrie, à essayer de passer entre les gouttes comme la semaine dernière…

 Pas de pluie depuis au moins 36h. Je suis passé hier soir au lbf pour voir dans quel état c’était : loin d’être sec ! Avec la couche nuageuse qui traîne, l’humidité est trop importante pour que ça sèche correctement.

 Aujourd’hui, échauffement et tout le tralalala…… Pour rien ! Les plats étaient glauques comme ça ne devrait pas être permis après 36h sans pluie. J’ai bien essayé la partie finale mais, en plus de l’aspect « peu adhérent », le grain avait perdu de sa stabilité à cause de l’humidité.
 Du coup, j’ai laissé tombé, de peur de péter aussi un galet de pied (évitons le drame, siouplait !).

 La séance n’a pas été totalement perdue pour autant : Le secteur grand houx était parfaitement sec, lui (saloperie d’arbres ! je t’avais dit qu’avec la végétation, ma trav' ne sècherait plus correctement !! ).
  • Christèle a torché Citadelle
  • De mon côté, j’ai aussi révisé les classiques du coin…
  • Et j’ai enfin réussi à faire le dernier mouvement de « 6c, mon cul… » ! (extrême, ce truc. Ça pourrait même s’appeler « 7a, mon cul… », je crois )
 Et en rentrant, une petite séance d’abdos par dessus, histoire de garder la forme (et surtout de rentabiliser la journée !)


 On y retourne demain, s’il ne pleut pas d’ici là. Tu seras dispo ?

A+
Fred





Beyond the madness...



Dimanche 16 Mai 2010…


 Réveillé à 7h20, je jette un œil par la fenêtre : soleil ! Malheureusement, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle… Certes, les prises vont sécher. Mais s’il persiste, les plats ne seront pas suffisamment tenables pour pouvoir envisager un enchaînement. Je me recouche…

 11h : Le soleil a pour ainsi dire disparu du paysage. La place aux gros nuages gris, particulièrement menaçants. Le vent est également de la partie. Petit déj, puis l’attente… « Pleuvra, pleuvra pas… ?? ».

 12h35 : Il pleut, c’est mort pour aujourd’hui.
 12h40 : Il ne pleut plus… !?
 14h :    Le ciel est toujours aussi menaçant, mais avec un peu de chance…

 Arrivé sur place, je suis particulièrement tendu. Le soleil joue de plus en plus à cache-cache avec les nuages gris foncés. Situation pour le moins stressante, d’autant plus que je sens l’enchainement à portée de main.

 Je place la bâche, le crash ainsi que mon blouson sur les plats clés, afin de les protéger du soleil, le temps que l’on s’échauffe.
Mais la pluie s’invite à ce moment là…

 Sur le point de tout laisser tomber pour la journée, on insiste un peu en se disant que, peut-être, ça ne durera pas. Et ça ne dure pas…

 La pression monte encore d’un cran. Brossage, marquage, fignolage de l’échauffement dans la fin et le début de la traversée. Pleuvra, pleuvra pas ?
 Le cardio s’emballe : je sors mon baladeur mp3 pour m’isoler dans ma bulle et essayer d’endiguer la tension qui est sur le point de me submerger. Jamais je n’ai été stressé à ce point pour un bloc… Avec la musique, l’ambiance redevient plus « naturelle », pour moi. La pression diminue légèrement, je peux commencer à me préparer pour mon run.

 Arrêt de la musique. « Ne pas penser… »
 Je me mets en place, au départ. « Ne pas penser… »
 Ne surtout pas penser : je décolle ilico.

 Un peu de fébrilité dans les premiers mouvements, j’enchaine sans me poser de questions. Arrivé au premier « repos », je nettoie la pointe de mon chausson droit, comme d’habitude. J’ai laissé la pression au bord du chemin, il n’y a plus que moi et le caillou.
 Premier crux : comme une lettre à la poste… Jusqu’au moment où la zipette du pied gauche (cette fois) se pointe. Je reste malgré tout sur les plats et atteins le second « repos ». Je suis encore bien. « Ne pas penser, ne pas trainer… ».
 Deuxième crux : instant de doute lors du blocage sur le premier plat. Un grognement plus loin, il n’y avait pas de raisons de s’inquiéter. Je lutte avec les galets de pieds : petit stress en repensant à ma dernière séance, dans laquelle j’ai zippé deux fois dans cette zone… Ça passe. Je prends la fissure de sortie de Mise entropique pour me diriger vers le troisième repos. Section facile… « Ne pas penser… ».
 J’arrive au dernier repos. Pour la première fois. Et pour la première fois, je ne suis pas encore pété. Je délaye tant bien que mal, lorsque je me rends compte que je suis proche de l’aboutissement de ma folie. « Surtout ne pas penser ! »
 Je repars : retournement, plat MG, je passe en talon, trouve le petit trou qui me permet de verrouiller la position de ma jambe. Je croise, je suis toujours bien. Je décroise. Le plus dur est fait ! Lutte dans les mouvements physiques qui suivent. Arrive le moment de virer le talon gauche en profitant du balant pour poser le pied directement sur la bonne prise. Le balant… Je commence à être un peu cuit : le doute s’insinue sournoisement dans l’histoire… « Ne pense pas ! Lutte !! ». Mise en place du pied, j’avance…
 Dernier bon plat main droite, arrive le moment décisif, le seul qui peut encore me priver de réussite : croisé de pied gauche sur la prise fuyante, légèrement humide... je décale le pied droit sur un vague galet au milieu d’une bossette lorsque le pied gauche zippe ! Ultime gainage, je mobilise ce qui me reste d’énergie pour garder la position, me replace, fais le dernier mouvement jusqu’au bac final, rétablissement, hurlement……




      C’est fini.

 Dimanche 16/05/10, l’espace d’un instant, le temps s’arrête. Le cœur battant la chamade, je reste une minute assis en haut du bloc, n’entendant presque pas les félicitations des gens autour de moi. Une page de ma vie de grimpeur est tournée…




 Merci à toutes les personnes qui m’ont supporté (à tous les sens du terme !) pendant les mois de mon obsession.



Freddy dans Mise Entropique/Plate éthique [photo: Yann Corby]


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