[Récit du 7 septembre 2009]

Après 15 heures de vol et une courte nuit recroquevillés au fond du coffre de la Ford de location, nous nous réveillons égarés dans une lointaine banlieue de North Vancouver avec pour première mission de trouver le véhicule qui, plus que de nous transporter d'une falaise à une autre, nous servira de maison durant plus de quatre mois.


Nous passons d'un Cars Dealer à un autre sur l'inter-minable Hasting Street qui traverse Vancouver d'ouest en est. Très vite, nous concluons qu'un Van sera le véhicule idéal pour nous. Après moult hésitations, Chevrolet Astroman, Chrysler Voyager, Ford Escape... nous portons notre dévolu sur une Dodge Grand Caravan, sorte d'Espace nord-américaine. Nous sommes d'abord fiers de notre négociation d'achat, après coup nous la jugerons trop facile pour être au-dessus de tout soupçon... Philippe, un ami qui nous accueille pour la nuit, nous suggère de faire vérifier notre voiture chez un garagiste chinois "de confiance". Nous suivons son conseil, hélas, le diagnostique est sans appel : la transmission peut lâcher d'un moment à un autre, peut-être même sur l'highway désespérément vide, au "beau" milieu du Nevada. Coût de la réparation : 1500 $, à rajouter au 2700 $ d'achat.
Nous décidons de retourner voir Jimmy, le boss de l'échoppe qui nous a vendu la voiture. Après un dialogue surréaliste et passablement agité entre le garagiste chinois et le vendeur iranien, ce dernier nous propose finalement d'échanger notre Dodge contre un modèle identique qui devrait arriver "sous peu".

Dans l'attente de cet hypothétique échange, nous décidons de nous rendre à Squamish. Le trajet se révèle être plus long qu'annoncé car nous prenons pas le risque de dépasser les 70 km/h, ce qui est un moindre mal car la Sea To Sky Highway traverse de très beaux paysages entre l'océan Pacifique et les montagnes à notre droite. À la sortie d'un virage, The Chief, majestueux, s'impose à nous.


Ce gigantesque bloc de granite de 500 m de haut plonge la petite ville de Squamish dans l'ombre une bonne partie de la journée... La ferveur de l'arrivée dans le "Yosemite canadien" est quelque peu nuancée par la pluie qui fouette sans relâches le bitume. Petit réconfort dans cet océan d'humidité : la Dodge, à défaut de bien rouler, se révèle être un abri confortable ; nous parvenons enfin à dormir jusqu'à 6h, notre adaptation aux 9 h de décalage semble prendre fin. Le lendemain, si les cieux nous sont cléments, l'escalade pourra, peut-être, enfin commencer, après trois jours à ronger notre frein...



La suite....