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Yann Corby


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Réhydratation et décompression sont les deux mamelles de la réalisation

Texte de Nicolas Meyer
Article publié dans Roc Express n°3, novembre 98


Quelles sont les raisons de l'efficacité de ce breuvage, véritablement sans égal .
S'il est une boisson indispensable aux grandes réalisations, c'est bien elle, la potion magique dont certains seraient bien en peine de se passer?
Roc-Express a mené l'enquête.



1.La réhydratation:

La première constatation est d'ordre strictement physiologique: recommandée par tous les nutritionnistes du sport pour ses vertus réhydratantes, la bière permet de refaire le plein en vitamines et en sels minéraux dont les stocks ont été durement entamés par une journée d'escalade sous le chaud soleil alsacien.
Le principal avantage de la bière par rapport à l'eau claire est qu'on peut en boire beaucoup sans avoir vraiment soif, facilitant ainsi la réhydratation du soir.
On constate souvent que se ne sont pas les plus déshydratés qui se réhydratent le plus, ce qui prouve bien l'efficacité du breuvage.
Roc-Express peut d'ailleurs prouver ce qu'il avance: les fulgurantes incursions de Pierre Bollinger dans les Vosges-du-nord (1ère répétition d'Idées noires 8b) ou Frankenjura (Underdog 8b+ au 1er essai) ont toujours été précédées de soirées très fortement réhydratatantes, qui lui ont permis d'exprimer pleinement son potentiel.
Le comité nutritionnel de Roc-Extrême (le jeune loup des Vosges-du-nord alias Florent Wolff, et l'auteur) a quant à lui maintes fois expérimenté la méthode dite de "surhydratation", qui permet de bénéficier d'un pic de forme une quinzaine d'heures après ingestion d'une quantité raisonnable de bière, ce qui est bien plus rapide que d'attendre pendant deux jours la fameuse surcompensation si chère aux bourrins de résine.

Signalons cependant que cette méthode de réhydratation est plus pratiquée par les falaisistes purs et durs que par les compétiteurs, même si un frémissement se fait sentir, avec les efforts, timides mais encourageants de notre championne régionale au nom prédestiné Isabelle Bihr.
Cependant, certains tenants d'une éthique rigoureuse voire rigoriste, refusent de faire usage de la bière, l'assimilant à du dopage pur et simple, et prônent le retour à un sport "propre". Mais cette minorité rétrograde et chagrine ne pourra pas freiner le développement de l'escalade moderne; La plupart des grimpeurs considèrent la bière comme un adjuvant naturel, qui d'ailleurs laisse moins de trace que la magnésie (sauf exceptions dues à une hydratation excessive).


2. La décompression:

Mais chacun sait que la performance en escalade n'est pas qu'une affaire de gros bras.
L'approche psychologique compte autant que l'entraînement physiologique. Pour grimper fort il faut avoir l'esprit dégagé des contingences quotidiennes, entièrement tourné vers l'objectif à atteindre.

D'où la deuxième action bénéfique de la bière: elle aide à décompresser après la tension nerveuse provoquée par les essais à répétition dans les grands projets.
En effet, n'oublions pas que la bière contient, en faible quantité il est vrai, de l'alcool, substance dont l'influence bénéfique sur le moral est connue depuis l'antiquité. Après quelques bières, on oublie les déconvenues de la journée et on reprend espoir en vue des futures réalisations. "La prochaine fois, je l'enchaîne" est le mot d'ordre des grimpeurs attablés à la terrasse d'un bistrot. Quelques chopes aident aussi à surmonter sa peur des voies engagées, et permettent souvent de prendre enfin des décisions que l'on n'ose pas prendre en buvant du jus d'orange.
Mais attention: là réside le risque majeur de la décompression brassicole.
Il faut rester lucide jusqu'au bout, et ne pas verser dans un optimisme béat et naïf, sous peine d'essuyer (entre autre) de lourdes désillusions.
Ne pas se fixer, dans un moment d'égarement des objectifs intenables, ne pas claironner qu'on a le potentiel pour les voies extrêmes, et surtout, ne pas faire de paris stupides en présence de nombreux témoins.


PRATIQUE

Attention, comme toute activité liée à l'escalade, la réhydratation brassicole présentes quelques risques, du plus bénin (endormissement précoce) au plus grave (coma éthylique) en passant par divers stades de maux de tête et réveils difficiles.
Comme toujours, la règle d'or est de ne pas se surestimer et de s'entourer des conseils de pratiquants chevronnés.
Pour débuter, on conseillera les grandes classiques locales Kronenbourg, Météor et surtout Fischer tradition: pas de difficulté majeures, possibilité de fractionner la descente par 25cl.

Pour progresser, se lancer à la découverte des bières blanches allemandes ou belges (la Andechs et la Hoeggarden étant particulièrement recommandable). Il s'agit le plus souvent de bouteilles de 50cl, mais le taux d'alcool reste faible.
Dans le même registre de difficultés, les nombreuses "ales" britanniques de fermentation haute, méritent le détour; ainsi que les "stouts" irlandaises" (un peu plus techniques), et les "pils" tchèques.
Un ton au dessus on peut tenter, à vue pour les téméraires, flash pour les plus raisonnables, les blondes belges un rien plus fortes (comme la Grimbergen ou la triple Arnoldus).
Enfin, le réhydrateur éclairé travaillera avec bonheur les célébrissimes trappiste (Chimay, Rochefort) et la "triple Karmeliet", la Révélation 1997!
Comme pour l'entraînement sur un pan, on décompresse plus vite à plusieurs, l'émulation jouant un rôle non négligeable.


Quelques adresses pour se réhydrater:

*Relais de la route des vins, Marlenheim. Aux deux châteaux, Windstein réhydratation locale, pour les petites séances.
*Bärenbrunnenhof, Palatinat. Gossweinstein, Frankenjura. A la découverte de la réhydratation germanique (grosse kantité!!).
*Aux 12 apôtres, rue mercière, Strasbourg. Pour les grosses séances de décompression (travail de force).











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