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© Escalade Alsace
Yann Corby


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Les mémoires d'un puceau
Texte de Marie Boespflug


J'étais alors jeune étudiant. Je rêvais d'aventures mais une trop grande timidité m'empêchait d'y croire réellement. Je voulais gravir des sommets et parcourir les glaciers. Le besoin de rejoindre un club d'escalade fut une évidence. C'est un matin de printemps que je me rendis au rendez-vous donné par mon nouveau club. Nous étions une dizaine de débutants. Un homme à l'allure svelte semblait être le coordinateur des encadrants qui allaient nous permettre de faire nos premiers pas dans la verticalité.

Je fus présenté à Eve. Elle n'était guère plus vieille que moi. Très timide, j'aurai préféré être encadré par un homme, me sentant certainement plus à l'aise avec un camarade de cordée qu'une grimpeuse dont je n'oserai à peine regarder les yeux tant ma timidité était immense. Pierre partageait également notre cordée. Il était plus âgé, bavard et aimait rire et plaisanter.

Eve nous appris comment nous encorder. Pierre parlait beaucoup et riait toujours. Elle semblait être très à l'aise avec lui et elle appréciait visiblement cet homme. Moi, j'étais là, un peu triste, me disant que je n'avais guère de chances de recevoir les grâces de cette nymphe. Eve nous donna quelques consignes pour faire le noeud de 8. Etant terriblement mal à l'aise à cause de cette dévorante timidité, mes mains tremblaient et malgré la simplicité de l'exercice à exécuter, lamentablement, je me perdais dans ce dédale de corde. Eve s'approcha, posa ses mains sur mon noeud, frôlant les miennes, elle refis ce noeud, mêlant nos doigts. J'aurai voulu prendre ses mains et les caresser. J'aurai voulu lever les yeux et lui donner un sourire, la remerciant de cette délicatesse. Mais je n'en fît rien, baissant les yeux face à ce sourire d'ange qui me réconfortait en me conseillant à nouveau sur les premières consignes pour enfin gravir cette paroi.

Notre première matinée d'escalade se passa avec l'apprentissage de l'assurage et autres manipulations à connaître. Puis, Eve s'élança. Pierre l'assura. Sa grâce n'avait pas d'égale. Ses gestes étaient emprunts d'une sensualité qui bouleversait mon coeur de jeune débutant. Je profitais qu'elle ne fut plus face à moi pour oser regarder enfin son corps. Elle était belle, presque trop belle. Chaque courbe de son corps était la perfection. Sa peau avaient l'air si douce. J'aurai voulu me précipiter et la caresser. Je n'étais qu'un jeune puceau et je ne pouvais imaginer ce que un corps de femme pourrait me donner. Elle était vêtue d'un top mettant en valeur la douce rondeur de ses épaules et laissant apparaître que trop légèrement le haut de son dos si finement musclé. Ce top allait se jeter sur un léger short sûrement trop léger pour quelque mégère accariatre mais au combien évocateur de plaisir pour le jeune homme bouillonnant que j'étais et dont la sève printanière ne demandait que à s'épanouir dans les entrailles encore mystérieuses pour moi de cette femme.

Pierre ne manqua pas non plus de remarquer que notre initiatrice était d'une beauté à en damner plus d'un et me chuchota qu'il aimerait volontier être initié à d'autres arts encore plus sensuels que l'escalade avec notre guide. Il me sembla soudain que cet homme était un rival. Mais un rival à quoi ? Je n'avais pas encore idée de ce que faire l'amour pouvait être et bien que la vue d'un corps si parfait ne me laissa pas de marbre, je ne savais comment réagir à ce désir soudain et inconnu qui m'envahissait ce matin de printemps. Je dois bien confesser que à ce moment, je ressentis une certaine antipathie envers Pierre, sentiment étrange et dont le fondement me semblait encore plus étrange et incontrôlable.

L'après-midi fut consacrer aux manipulations au relais. Nous avons donc choisi des voies de deux longueurs. Notre groupe étant le dernier à se préparer, nous avons eu une voie un peu plus dur cette fois. Mais Eve m'assura que je devrai y arriver même si quelques passages étaient un peu plus difficiles. Par contre elle semblait plus sceptique quant aux capacités de Pierre qui d'ailleurs de lui-même refusa de se lancer dans l'aventure. J'avoue avoir ressenti à ce moment là un grand soulagement mêlé d'une juste fierté.

A nouveau Eve s'élança en tête pendant que je l'assurais. Ce fut à mon tour. Je passais sans difficulté la première longueur. J'arrivais sur une petite vire très étroite. Eve m'expliqua que c'était le relais et m'appris à m'y vacher. J'étais collé à la paroi, impressionné par le vide mais encore plus par la proximité de Eve qui s'approchait de plus en plus de moi pour attraper ce mousqueton au bout de ma sangle, mousqueton qu'elle avait au préalable attaché à l'arrière de mon baudrier. Son corps s'approcha de plus en plus du mien. Son buste était à quelques centimètres du mien pendant que son bras contournait ma hanche pour atteindre le bas de mon dos. Ses yeux se fixèrent sur les miens, son souffle caressa mes joues. Mon coeur battait de plus en plus. Nos regards se croisèrent. Elle sourit et maintenue ce regard évocateur qui me fit moi baisser le mien. Je baissais à nouveau les yeux pour les plonger immanquablement entre ces deux seins. Ce petit top laissait arborer un décolleté arrondi. Le tissu ne semblait que frôler la peau de sa poitrine pour laisser s'échapper la vue de ces deux seins à peine cachés par ce coton qui me semblait soudain bien trop épais. Mon regard s'enfonca, mes jambes tremblèrent, mes bras se raidirent. je m'enfoncais dans les abysses de la féminité. La tête me tournait un peu et mes mains étaient moites. Jamais mon éducation judéo-chrétienne ne m'avait préparée à une telle situation. Je ne maîtrisais plus rien. Mes yeux semblèrent complètement me désobéir pour s'enfoncer encore plus entre ces deux seins dont on devinait si aisément la douce forme sous ce top. L'odeur de sa peau me semblait soudain encore plus intense. Cette odeur était enivrante. C'était l'odeur d'une jeune femme, l'odeur de la féminité. Je n'avais jamais eu la jouissance de sentir la peau d'une femme. Mon regard resta accroché à ces seins dont j'espérais entrevoir encore plus la rondeur qui me mènerai vers ces mamelons, sensibles extrémités que je voudrai caresser sensuellement de mes doigts avant de remonter ma main le long du galbe de ses seins. Puis laissant filer mes doigts vers ses flancs, je la caresserai tout en douceur, descendant mes mains inexpérimentées vers ses hanches. Ma bouche se promènerai le long de son cou, à la recherche de cette voie ouverte par mes mains. Toujours cette odeur de sa peau qui m'enivrerait et ces seins dont ma bouche emprisonnerait l'un puis l'autre des mamelons laissant quelques frissons me rassurer sur les bienfaits de mes gestes de novice. Mes mains glisseraient de ses hanches sur l'arrondi si ferme de ses fessiers me laissant découvrir les formes parfaites de son corps pendant que ma bouche s'empresserait d'envahir l'espace laissé vierge par mes mains. Mon imagination de jeune puceau pris soudain plus d'assurance et je laissais aller mes pensées jusqu'à laisser ma langue caresser son ventre. Inlassablement mes lèvres effleuraient doucement sa peau le long de sa hanche, interminable arête de plaisir me conduisant vers la source d'un désir encore inconnu pour moi mais dont je pouvais instinctivement trouver la voie...

Mes yeux se fermèrent, mes jambes tremblèrent encore plus. je me sentis soudain envahi d'une étrange sensation inconnue pour moi. Ses mains glissèrent sur mon visage. Elle le redressa et prononca mon prénom avec une telle douceur que j'ouvris les yeux me pensant au coeur de ses bras. il n'en fut rien. Elle s'inquiétait de me voir chavirer. Le vertige ? Eve me demanda si j'avais le vertige, si ça allait aller. Je lui répondis que oui, que l'instant d'un moment, le vide m'avait impressionné. Comment aurait-elle pu savoir que c'était le vide de son décolleté me tirant vers cette abîme qui me bouleversait ?

La dernière longueur se passa sans trop de soucis malgré quelques pas difficiles mais je montais avec facilité tant je me sentais porté par l'ivresse de mes sens. La fin de la voie était là. J'aurai voulu que cette voie n'en finisse plus. Nous restâmes là quelques instants, avant de repartir vers nos autres compagnons d'un jour, la sortie de la voie se faisant par le haut.









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