Encore une semaine avant le vaccin!
Une semaine avant mon vaccin annuel contre la
grippe.
Je dois rester en santé toute la semaine. Ils
ne donnent pas le vaccin aux personnes malades. Ce qui est actuellement le cas
du Bizarre : rien de bien surprenant quand on pense à tous les virus qui
hantent les corridors d’une école. Avec un peu de chance, il sera sur pied pour
recevoir son vaccin lui aussi.
Certains
diront qu’il ne faut pas se faire vacciner, que les anticorps vont travailler
pour nous, que nous allons devenir plus faibles. Qu’il faut se bâtir une
résistance…
Mais bien sûr!
Je suis convaincu que ces bonnes pensées seront
d’un grand secours aux milliers de personnes qui meurent de la grippe à chaque
hiver. Et un réconfort pour ceux qui ont perdu un proche les années passées.
36,000 morts en Amérique à chaque année, bon an, mal an…500,000
hospitalisations…
Chez moi, tout le monde se fait vacciner. Je
ferais vacciner le chat si je le pouvais! Heureusement, pas un virus ne
réussira jamais à trouver l’unique neurone de son cerveau… il est à l’abri de
la contagion.
Si seulement il y avait un vaccin contre la
mélancolie saisonnière qui me saisit en cette période de l’année!
Plus une feuille aux arbres; des nuages, de la
pluie et du vent; un soleil anémique qui apparaît quand on est au bureau et
disparaît dès qu’on sort de l’édifice; un mercure qui ose à peine monter au
dessus de zéro; des brins de neige qui couvrent les véhicules au lever; une vie
verticale qui se passe dans l’atmosphère glauque d’une salle assez sale.
Pas même l’espoir du ski alpin : je suis
passé à la station hier et on m’a annoncé que la vente des billets de saison
était terminée pour cause d’atteinte du quota. Du jamais vu!
J’aurais donc le ’’privilège’’ de payer $22 par
soir pour aller skier. Or je skie trois soirs par semaine minimum : faites
le calcul! Je ne skie pas
longtemps : entre une heure et une heure et demie sauf lors des soirées
vraiment froides… alors je skie jusqu’à la fermeture car les pistes sont vides.
Et puis il y a les pneus d’hiver, obligatoires de
par la loi depuis cette année, ce qui a fait bondir leur coût d’au moins 50%
supplémentaire. Moi, je vais payer près de $1000. pour chausser mon nouveau
char.
De quoi être découragé!
Vous allez me dire d’aller faire de la glace!?!
Pour tout dire, cet hiver, je ne comptais pas
en faire… trop répétitif depuis trop d’années! Le plaisir de la découverte n’y
est plus. Chaque glaçon ressemble au précédent, chaque coup de piolet répète la
trajectoire de celui d’avant. La solution est simple : la distance. Mettre
un peu de distance entre moi et la glace. Je ne conserverai cet hiver que le
plaisir d’une crème glacée… qui, elle, a le mérite de pouvoir posséder
plusieurs saveurs.
Certains ne réalisent pas la chance qu’ils ont
de pouvoir toucher au rocher à longueur d’année! Ils n’ont pas à fréquenter une
salle où l’atmosphère est délétère et dont l’ambiance n’a rien à envier à celle
du Purgatoire. Il n’y a pas que les prises qui sont artificielles!
Je vais assez souvent sur le site web :
www.sportsnature.org/
Celui du réseau des chercheurs en sports de
nature et de montagne.
Tiens???
Vous ne connaissez pas?
C’est pourtant un incontournable si vous voulez
comprendre les ressorts de certaines pratiques sportives dont l’escalade.
D’accord… ça ne se lit pas comme le dernier Kid
Paddle mais si vous avez la passion du vertical, vous aurez bien quelques
minutes à consacrer aux articles qui s’y trouvent. Au pire, procurez vous un
Larousse!
Alors voilà…
Je ne suis pas un sociologue, un anthropologue,
un géographe, un ethnologue. En fait je ne sais pas faire la cuisine et je ne
répare pas mon auto. Je suis désastreux comme jardinier et vous devriez voir
mes essais avec un rouleau à peinture!
Mais j’ai une suggestion à faire à tous ces
chercheurs.
Faites donc une étude exhaustive sur les salles
d’escalade, leur clientèle et les différents ressorts qui vont mouvoir les
acteurs de cette Divine Comédie.
Vous allez me dire que l’escalade en salle
n’est pas un sport de nature!
Faux… on y ouvre les fenêtres de temps à autre.
Je l’ai vu de mes yeux!
Vous allez me dire que personne ne voudra payer
pour une telle étude!
Faux… il existe un fort potentiel publicitaire
ignoré qui se cache dans ces salles!
Vous allez me dire que personne ne va lire
l’étude car personne, en salle, ne sait lire!
Faux… étrangement j’y rencontre à tous les
soirs des ingénieurs et des physiciens, des biologistes et des comptables!
Vous allez me dire que votre santé sera mise à
rude épreuve lors de la prise de données…
Sans doute… mais la science demande des
sacrifices!
Alors, mesdames et messieurs, à vos portables!
Sortez-moi de ma mélancolie automnale en
m’annonçant que vous aurez bientôt des résultats prouvant que je ne perds pas
mon temps, depuis quinze ans, à raison de quatre soirs par semaine, à
construire des voies. Pour être franc, je ne grimpe même plus en salle :
je ne fais qu’y construire des voies.
Justifiez que je doive encore payer mon
équipement, corde compris – je suis totalement bénévole – alors que je
rencontre des centaines de personnes par semaine!
Fouillez. Soulevez chaque latte du plancher.
Ouvrez chaque casier. Osez l’entrevue et le sondage. Mais donnez-moi des
réponses…
En attendant je me magasine des vacances. Une
semaine au soleil. Il me faut du soleil et de la crème glacée. Du grand air. Un
air sans magnésie…